Le Bassin d'Arcachon
C'est
l'heure de la promenade en bateau. C'est un catamaran, mais il est équipé
comme un bateau-promenade classique, avec une vaste cabine équipée
de bancs surmontée d'un pont découvert où se situe le
poste de pilotage et un guide qui parle dans un micro. Il est très
sourcilleux sur la sécurité : les enfants doivent être
près de leurs parents. Comme les nôtres vont et viennent, en
explorant tous les recoins, et que nous restons assis tranquillement à
regarder le paysage, nous sommes rappelés à l'ordre à
plusieurs reprises pour récupérer notre progéniture.
A part ça, il est intéressant. Nous apprenons tout le processus
d'élevage des huîtres et je complète mes informations
au chapitre Ostréiculture du Bassin sur internet.
Un
peu d'histoire
Dégustées depuis longtemps par les habitants de la région, les huîtres franchissaient également les Alpes dès le 4ème siècle pour régaler les tables romaines. Si l'on excepte la période du Moyen Age, où l'huître semble peu consommée, l'engouement qu'elle suscite ne fait en revanche que se renforcer tout au long des 16ème, 17ème, et 18ème siècle, débordant même peu à peu les barrières sociales qui la réservaient jusqu'alors aux classes privilégiées.
A
cette époque, la culture de l'huître n'existe pas. Les récoltes
s'effectuent sur les divers gisements naturels du Bassin d'Arcachon, et la
liberté de prélèvement y est totale. Les conséquences
de ces pêches anarchiques ne tardent pas à se produire ; les
huîtres se raréfient, et plane bientôt la menace de leur
disparition. Il devient urgent de réagir lorsqu'en 1750 le Parlement
suspend finalement toute possibilité de pêche pendant une durée
de 3 ans.
Dès
1852, la récolte des huîtres est soumise à l'octroi d'une
concession dont l'attribution doit être approuvée par les services
de l'administration maritime. En d'autres termes, si le récoltant peut
utiliser l'espace maritime qui lui est octroyé, il n'en devient pas
pour autant le propriétaire.
Devenus responsables de leur concession, les
pêcheurs allaient naturellement chercher à en accroître
le rendement. Du statut de simple récoltant, ils souhaitaient ainsi
accéder à celui d'ostréiculteur. Le
breton Costes et l'arcachonnais Michelet seront, parmi quelques autres, à
l'origine de cette transformation. Naturaliste réputé, Costes
s'intéressa surtout au délicat problème de la capture
des larves d'huîtres, le "naissain". En 1859, on testa avec
succès près d'Arcachon le "collecteur" qu'il avait
imaginé. Quant à Michelet, qui exerçait la profession
de maçon, il inventa vers 1865 la technique dite du "chaulage".
En enduisant les tuiles placées dans les collecteurs avec un mélange
de chaux et de sable, l'ostréiculteur pouvait ainsi décrocher
les jeunes huîtres qui s'y étaient fixées sans risquer
de les abîmer. L'ostréiculture moderne venait de naître.
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