Le Taillon par la Brèche de Roland

Participants (7) : Nathalie, Hubert, Geneviève, Léon, Martine R, Bruno, Richard

 

Le Taillon est un 3000 des Pyrénées réputé "facile", d'où son succès, très couru en été où son ascension peut s'effectuer sans pratiquement poser les pieds sur la neige (à partir de mi-août en tous cas). Il n'en demeure pas moins une belle course de haute montagne qui demande par endroits toute l'attention du randonneur. Le panorama à 360° au sommet est exceptionnel avec notamment une vue imprenable sur le Cirque de Gavarnie.


Description de la randonnée : nous arrivons la veille à de Luz-Saint-Sauveur (où nous prenons 2 chambres d'hôtel dans le coeur historique de la ville), en guise de "veillée d'armes", nous passons une très agréable soirée par une température chaude (30°C à 20h) agrémentée par un repas au restaurant en terrasse et un verre (offert par Bruno) dans un pub du centre ville. Départ de Luz le lendemain à 7h et démarrage de la randonnée peu après 8h depuis le parking du col de Tentes (2207m) où nous avons eu la chance de trouver les 2 dernières places pour les voitures. A partir de cet endroit la route est fermée à la circulation automobile, nous marchons en direction du Port de Boucharo (2271m) que l'on atteint à 8h30. Le chemin s'élève doucement au pied des Gabiétous puis du Taillon. Le passage habituellement délicat d'un torrent sous le glacier du Taillon (roche glissante) est presque facile ce matin car le débit d'eau est particulièrement faible. Plus loin, après l'étroit col des Sarradets, nous découvrons le haut du cirque de Gavarnie. Nous arrivons au refuge de la Brèche de Roland (2587m, 9h45)) actuellement fermé pour travaux. Au Sud, sur le haut de la muraille du Cirque de Gavarnie, la Brèche se dresse devant nous, majestueuse et impressionnante. Des processions de randonneurs suivent déjà la trace vers la Brèche, nous ne serons pas seuls aujourd'hui, mais l'espace est vaste, le flot demeure fluide et nous n'aurons pratiquement jamais à attendre pour les passages de croisement. Montée par une pente raide, les graviers et roches de la moraine glaciaire sont instables, il ne reste plus de névé sur cette partie ! La voie, plus aisée autrefois par la marche sur les parties enneigées, contourne maintenant de gros rochers et comprend de courtes portions escarpées, on doit parfois escalader ces blocs. On atteint la Brèche de Roland (2807m, 10h30), un endroit mythique et remarquable avec des perspectives grandioses des 2 côtés. Le vent souffle assez fort, ce qui ne sera pas le cas dans la traversée des corniches abritées côté Sud. Nous basculons sur le côté espagnol. La voie passe au bord des falaises de la Pointe Bazillac. Puis on contourne le "Doigt" par un passage étroit et aérien, un cheminement délicat mais sans difficultés. Le sentier sur le versant sud du Taillon monte régulièrement, mais le souffle des randonneurs est court à cette altitude. Arrivée au sommet (3144m, 11h45). Vue grandiose et sublime de tous les côtés : haut du Cirque de Gavarnie, Balaïtous, Vignemale et son glacier, Néouvielle, Marboré, Mont Perdu... Quel spectacle ! C'est le premier 3000 pour Léon dont la marque précédente était le Pic de Peyreget (2487m). Une première également pour Martine, elle avait déjà allégrement dépassé cette altitude dans l'altiplano péruvien, mais ça n'était pas une ascension à proprement parler. Pour ma part (Richard) c'est la 4ème fois que je me retrouve ici (1997, 1998, 2000), les années passent vite... Quant à Geneviève, elle avait effectué cette ascension avec la neige début juin. Nous ne nous attardons guère car le vent souffle fort et le ressenti demeure plutôt frais. Retour par un itinéraire légèrement au sud sur 1 km environ. Pause pique-nique plus bas sous une corniche à proximité de la Brèche, confortablement installés au soleil et à l'abri du vent (13h15). Richard propose à des volontaires de se rendre au Pas des Isard situé en contrebas (" Le Pas des Isards est un passage aérien équipé d'une chaîne pour monter au col des Isards quand on vient de la brèche de Roland du côté espagnol. Il se trouve donc sur le versant espagnol des Pyrénées. Ce passage est plus impressionnant que dangereux mais l'été beaucoup de gens passent par cet endroit et il y a souvent des embouteillages. Attention tout de même si vous avez le vertige, il vaut mieux avoir l'habitude de marcher sur des endroits exposés. L'endroit est vraiment impressionnant on a la paroi verticale d'un côté et de l'autre l'Espagne et ses canyons en contrebas. C'est en tous cas superbe ! " Source : Randozone). Seule Geneviève décide d'accompagner Richard et la petite aventure dure 30 minutes environ. Nous nous retrouvons ensuite tous à la Brèche de Roland pour la descente. Un passage délicat entre 2 blocs sera la seule réelle difficulté de la randonnée : nous passons tous sans problèmes mais peut-être avec quelques frissons pour certains...Les cailloux mal stabilisés et la neige sont particulièrement glissants sur les endroits pentus, nous assistons juste devant nous à une chute et une longue glissade (100m ?) d'un homme dans la neige, il arrive heureusement à se freiner avec ses bâtons avant les barres rocheuses. La suite du retour se passe sans encombres, arrivée aux voitures à 16h30. Partage du verre de l'amitié (offert par Martine) à Gèdre.

Météo : belle journée dans l'ensemble, vent de SW assez fort sur les hauteurs (rafales à plus de 50km/h). Températures : 15°C au départ , 23°C dans l'après-midi en fin de randonnée, températures plus basses en altitude.

Dénivelé positif total : 1108m (1200m avec le Pas des Isards)