Un
autre animal bizarre que nous avons découvert ce dimanche, c'est
une chenille géante. Serge est tombé en arrêt devant
un spécimen brun qui évoluait au milieu de la route.
Elle
faisait plusieurs centimètres de longueur et un bon centimètre
de diamètre : un monstre ! Les enfants en ont découvert une
verte un peu plus loin, de même gabarit. Je me demande en quel papillon
elle peut bien se métamorphoser... Lorsque nous étions sur
l'île de La Réunion, nous avions vu d'énormes papillons
bruns qui se faisaient chasser par des hirondelles : oiseaux et insectes
avaient presque la même envergure, seule la différence d'allure
dans le vol montrait qu'ils n'étaient pas de même race. Peut-être
deviendront-elles des papillons de nuit, repas de choix pour les chauve-souris
?
Un
autre panneau mentionne les fleurs que l'on peut trouver en chemin : l'iris
faux acore (fleur jaune vif), la véronique petit-chêne (fleurs
bleu-azur), les campanules étalées (bleu-violet), les ombellifères,
de la famille de la carotte, l'euphorbe petit cyprès (aux fleurs
jaunes) - le bétail ne les mange pas car leur suc laiteux contient
une substance vénéneuse -, et enfin la Grande Mauve, commune
aux abords des fermes et dans les terrains vagues, elle pousse souvent au
pied d'un mur avec des fleurs vives qui apparaissent de juin à septembre.
Elle servait à faire des cataplasmes, et parfois on la mangeait en
légume.
Une pancarte avait attiré notre attention
à l'aller, et je m'y arrête au retour. Un passerelle métallique
rouillée et un peu déglinguée, envahie par les orties
qui poussent à travers le treillis de fer posé sur l'armature
rigide, enjambe une zone inondable pour accéder à une petite
île tout en longueur. Le matin, nous entendions justement des canards
cancaner, et nous nous posions la question de savoir s'il s'agissait des
appeaux ou de canards sauvages. Sur mon dictionnaire, il est indiqué
que l'usage des appeaux (sifflet ou instrument à vent avec lequel
on imite le cri des oiseaux pour les attirer, les appeler) est interdit
par la loi. Est-elle
tournée en attachant (?) de pauvres bêtes - ou en mettant des
animaux incapables de voler ? - pour attirer les oiseaux sauvages ? Il m'a
semblé entendre un froissement dans les fourrés. J'ai beau
regarder, je ne vois rien.
En
se promenant ainsi, il est probable que nous ne voyons pas tout ce qui bouge
: il faudrait s'installer dans un endroit et rester immobile en guettant
les alentours comme font les photographes animaliers, mais bon ! on ne peut
pas tout faire, pratiquer le sport et observer la nature très en
détail... Après enquête sur Internet, je découvre
plusieurs sites où l'on mentionne le souci actuel d'enrayer l'assèchement
des terres par drainage (notamment pour la culture du maïs ou la plantation
de parcelles de peupliers).
L'un
des moyens de lutte est l'entente des organismes pour l'environnement avec
les sociétés de chasse qui acceptent de réaménager
certaines sections des barthes en échange de la mise à disposition
de réserves de chasse, particulièrement d'oiseaux aquatiques
qui repeuplent les zones redevenues humides. C'est un problème de
moyens économiques : il faut donner un intérêt financier
au maintien de ces rives en prairies et bosquets inondables et enrayer l'exode
rural.
A
l'aide d'incitations diverses (contrats entre l'état, les communes,
la région et les agriculteurs, attributions de subventions...), on
pousse les propriétaires des terres à maintenir l'élevage
du poney landais (dans les Barthes de Saubusse vivent encore en semi-liberté
les 50 derniers spécimens de Poneys Barthais), à poursuivre
la plantation et l'exploitation des chênes pédonculés,
à continuer de pratiquer l'élevage extensif de bovins, à
favoriser l'accueil des oiseaux, et l'on récolte un limon (le péloïde)
indispensable pour la qualité des boues thermales...