Dans la vallée de Saint Lary
17 au 20 août 2004
Participants : Michèle, Max, Julien et Jérémy, Isabelle, Yann, Florian et Cécile, Richard, Anna et Sammy, Cathy, Jean-Louis, Cédric et Jonathan, Xavier C., Serge C., Jean-Marc, Thierry
Le récit de Cathy
Nous voilà revenus en vallée d'Aure : après un hébergement près un hébergement en camping à Bourisp (juste avant Saint Lary) en 2002, puis en gîte à Aragnouet-Fabian, à l'embranchement des routes de Piau-Engaly - Port de Bielsa et de la réserve naturelle du Néouvielle en 2003, j'ai réservé cette année dans un gîte situé au bord du lac d'Orédon, à presque 1900 mètres d'altitude, tout près de la réserve. Il fallait choisir : un lieu pour les adultes ou bien pour les enfants. J'ai opté pour les premiers. Le site est enchanteur : un lac dans un écrin de montagnes, avec le barrage du lac de Cap de Long à l'extrémité opposée au gîte. Ce matin, nous avons roulé sur l'autoroute A64 jusqu'à la sortie 17 de Lannemezan en gardant un oeil sur la chaîne des Pyrénées qui se détachait de façon tout-à-fait inhabituelle sur un ciel mouvementé, d'où le soleil qui perçait par endroits entre les nuages dardait ses rayons sur le relief, en faisant ressortir les arêtes aiguës et les couleurs vives des forêts et des sommets crayeux ou enneigés.
Trois activités sont prévues pour cette première après-midi : équitation à Guchan, près de la base nautique d'Agos, parapente (qui sera finalement reporté au vendredi en raison des mauvaises conditions météorologiques) et marche à Orédon. Nous pique-niquons tous ensemble au seuil de la vallée du Moudang, sous l'abri relatif des grands sapins qui nous protègent de la pluie qui s'est mise à tomber en averse bien drue. Une fois installés dans nos quartiers respectifs, un groupe se constitue pour marcher, profitant d'une éclaircie passagère. Richard nous a promis une "petite" balade jusqu'au barrage ("Mais oui, Michèle, viens avec nous !"). A tout hasard, j'ai mis mes chaussures de montagne et pris mes bâtons. Heureusement ! L'équipée se transforme en une "grimpette" bien raide le long du torrent, sur les gros rochers ou la terre meuble, mal soutenue par les buissons épars. Le sentier a disparu, de même que les cairns, et nous avançons au jugé sous une pluie battante. L'oeil rivé sur le sol, nous apercevons soudain entre les pieds de myrtilles et les pins à crochets des cèpes blonds, ou tout au moins des bolets, que Max se met à ramasser avec frénésie tandis que nous lui en dénichons d'autres sur le parcours. Enfin arrivés au sommet du barrage, Jean-Louis et moi partageons quelques crumbles au citron ou au chocolat (délicieux !!!) avec la communauté tandis qu'un vent glacial souffle sur nos vêtements détrempés. Cela n'atteint pas notre bonne humeur et Richard propose de profiter de l'amélioration relative du temps pour faire une boucle en contournant l'un des pics, plutôt que de retourner (bêtement) sur nos pas.
Nouvelle "grimpette" sur une pente tellement prononcée que nous nous élevons rapidement au-dessus du lac, à flan du pic des Trois Conseillers, jusqu'à la crête des Laquettes au col de Hèche Castet (très ventilé), où nous découvrons d'autres lacs (les Laquettes) et une vue panoramique sur les sommets environnants. Il faut avouer que le temps était tellement incertain qu'au milieu de la pente, Richard s'est demandé -à haute voix- s'il ne serait pas plus raisonnable de rebrousser chemin. La décision a été prise à la minorité la plus bruyante (Serge) qui affirmait qu'il serait bien pire de redescendre par où nous étions montés, et qu'il valait mieux une longue route facile en pente douce que ce que nous avions déjà parcouru. Bon ! Admettons ! Le temps tenait toujours et les nuages ne faisaient que sillonner le ciel à toute vitesse. Nous l'avons suivi et nous ne l'avons pas regretté. La deuxième partie a été bien plus agréable, nos vêtements séchaient dans le vent et le paysage était superbe, particulièrement le long des Laquettes où nous marchions sur la rive dans un sous-bois fleurant bon la résine humide, un oeil sur les reflets changeants du ciel dans l'eau. Nous avons rejoint fort tard le groupe déjà attablé dans la salle à manger du gîte : la "petite" balade avait duré 5 heures (de 3 heures de l'après-midi à 8 heures du soir - 19 heures 30 pour Richard et Max qui ont couru sur la route à la fin : "Il suffisait de lever un pied, puis l'autre, et nous descendions sans peine ni essoufflement le long de la pente douce !"). Les cavaliers nous ont raconté au dîner les joies de l'équitation (mis à part pour Cédric, qui a trouvé la selle un peu dure...). Jean-Marc et Thierry, les 2 cyclistes, sont montés comme prévu au col d'Aspin, le premier en bavardant, le second en ahanant, et le reste de la troupe était heureux d'être resté tranquillement à jouer dans les chambres...
Lorsque nous sommes nombreux, un effet de groupe se produit, qui galvanise les énergies et réduit les tensions, notamment intra-familiales. C'est vrai que les enfants n'étaient pas super-enthousiastes pour marcher, mais nous voulions qu'ils fassent au minimum une randonnée avec nous, même petite. N'ayant pas d'autre choix que de nous suivre, ils sont donc venus à la balade des lacs du Néouvielle, qui s'effectue à partir du parking du lac d'Aubert (à 20 minutes en voiture en amont d'Orédon). Contrairement à l'an passé où nous avions trouvé la montagne desséchée, aujourd'hui elle regorge d'eau qui sourd de toutes parts. D'une montagne à l'autre, les cloches des troupeaux résonnent, moutons ou vaches perdus dans le chaos de roches claires, invisibles mais présents, qui protestent parfois d'être dérangés en bêlements aigus ou graves. Un agneau à peine sorti du ventre de sa mère laisse pendre encore son cordon ombilical, un autre, d'un blanc duveteux, cogne de sa tête tendre les tétons maternels emplis de lait.
Il faut faire attention où nous mettons les pieds : le sentier passe tantôt sur la roche dure, à peine recouverte d'une mince couche de terre et d'herbe, tantôt dans des zones marécageuses et de tourbières, où de grandes touffes d'herbe grasse cachent des fondrières où s'enfoncent les pieds et où nous manquons de perdre nos chaussures. Nous faisons la chasse (photographique) à la grenouille. Il y en a plein, mais elles se cachent ! Nous nous séparons au premier col, où il faut partager les pique-niques. Surprise ! Notre hôte a préparé des tupperwares de pâtes froides sans joindre de fourchettes ! Et il a oublié de nous fournir le jambon et le fromage, en outre quelques tranches de pain sont plutôt desséchées... Il y a de la grogne dans l'air. Le soir, nous aurons le fin mot de l'histoire : un groupe nous a précédé, levé de meilleure heure, et a intercepté une partie des sacs qui nous étaient destinés. Le responsable du gîte, pour se faire pardonner, ne nous a compté que la moitié du prix, nous avons mangé à volonté au dîner, et après le dessert, nous avons eu des crêpes : l'incident était clos, on n'en parle plus ! Les enfants (sauf Cédric) restent avec Yann, Isabelle et Michèle à pêcher la grenouille et observer les petites bêtes, tandis que le reste du groupe effectue une grande boucle d'un lac à l'autre en passant par deux autres cols. Comme si cela ne suffisait pas, les plus énergiques grimpent deux pics en supplément (dont le pic de Madamète à 2657 mètres pour Cédric, Max, Serge et Richard), en nous faisant regretter de n'y être pas allés, tant ils ont vu de belles choses, de là-haut (le Vignemale, le Mont Perdu recouvert d'une calotte neigeuse...).
C'est étonnant, la distance que nous pouvons parcourir en une journée dans ce paysage immense, montant et descendant en suivant les sentiers tracés par le bétail. A deux rangées de montagnes se trouve le pic du Midi de Bigorre, qui domine les stations de ski de La Mongie et de Super-Barèges, invisibles depuis l'endroit où nous nous trouvons. Sur la gauche, là où la vallée se rétrécit, nous apercevons les pilônes des télésièges de Barèges. Nous ne descendons pas si bas mais préférons obliquer "hors piste" en direction d'un autre lac pour changer du circuit de l'an passé. Comme toujours, il faut se couvrir et se découvrir sans cesse, en fonction du vent qui souffle fraîchement à ces altitudes élevées, refroidi par les névés isolés qui persistent malgré le soleil.
Nous nous blottissons pour le déjeuner à l'abri de gros rochers blancs près d'un lac parfaitement transparent. Au-dessus des cimes, les nuages s'étirent, déchirés par un courant violent. Laissant les autres terminer leur repas pantagruélique bien arrosé de vin, Jean-Louis, Richard et moi traversons avec difficulté un chaos de rochers pour gagner deux autres lacs. Ensuite, une fois regroupés, nous montons au col, d'où Cédric redescend en courant jusqu'au gîte (en tombant deux fois, malgré mes recommandations préalables de prudence), et Jean-Louis et moi retournons tranquillement aux voitures pendant que les autres font l'ascension d'un deuxième pic, pour le plaisir. Jean-Marc nous rattrape le premier, Serge et Max à 20 mètres derrière, suivis de Xavier, puis de Richard. Ils adorent faire la course, aussi bien en montée qu'en descente, et se réjouissent comme des gosses lorsqu'ils réussissent à prendre la tête : il faut les entendre raconter les péripéties de l'Hirukasko -"Pendant qu'il renouait son lacet, on en a profité pour passer devant, tu penses, il ne fallait pas rater cette occasion de le dépasser !..." - "Il s'est mis à avoir mal au genou, alors, pour une fois qu'il ralentissait, on a accéléré !..." -
Le jour suivant, nous faisons trois groupes. Serge, Max, Xavier et Yann font le pic du Néouvielle (Jean-Marc et Thierry sont déjà repartis chez eux). Richard, Jean-Louis et moi refaisons la balade du lac de Barroude, que nous aimons beaucoup. Isabelle et Michèle emmènent gentiment tous les enfants dans la vallée du Moudang où ils sont sensés marcher jusqu'aux granges aller-retour pour mériter de faire de l'escalad'arbres. En fait, partis vers 10 heures d'Orédon, ils souhaiteront manger dès 11 heures, et feront leur escalade sous la pluie battante à partir de 2 heures et presque jusqu'à 4 heures, pendant qu'Isabelle et Michèle feront un petit tour à Saint Lary.
Je suis contente, car il a suffi que je dise que je regrettais de n'avoir pas vu de marmottes ni d'isards pour qu'ils apparaissent soudainement. En fait, je les cherchais car nous en avions déjà vu sur le trajet de Piau-Engaly à la haute vallée qui domine le lac de Badet, avant la Hourquette de Chermentas. C'est d'abord une grosse marmotte que j'ai aperçue, d'abord de dos, parfaitement immobile, que j'ai distinguée de son environnement de pierres et d'herbe par miracle, car ses formes étaient plus arrondies, plus brunes et plus douces au regard. Quant aux isards, c'est le mouvement de leur fuite à l'approche d'autres promeneurs qui m'a permis de les apercevoir, bien qu'ils fussent assez éloignés, vers le haut des pâturages, près des éboulis qui s'amassent à la base des falaises. J'aime ces animaux fins et racés, à la course légère qui me laisse toujours une pointe de jalousie au creux de mon coeur, moi qui dois fournir tant d'efforts pour grimper d'un pas de sénateur... Je retrouve aussi une belle vesse de loup, de grandes fleurs bleues-mauves qui poussent en parterres dans les creux humides et des chardons roses. Mais ce que je préfère, ce sont les myriades de fleurettes minuscules et multicolores aux pétales délicats, tous différents, et ces drôles de plantes d'altitude collées au sol, mousses, herbes, lichens et plantes grasses aux formes multiples et diverses qui développent malgré leur fragilité apparente des défenses incroyables contre les intempéries et le froid pour subsister avec un soupçon de terre dans une fente de rocher.
Ici encore, le bétail paisse en toute liberté, sans doute contrôlé de loin en loin par des bergers (ou des bergères). Nous assistons à une brève altercation entre deux jeunes taureaux qui se cognent violemment de la tête comme nous avions vu des béliers le faire dans cette même vallée en allant à la Hourquette de Héas. Vers le col, un gamin se cache derrière un rocher et laisse passer sa mère et sa soeur sans mot dire. Lorsqu'il est découvert, il se met à courir dans les pâturages, suivi par sa soeur, en chassant devant lui un troupeau de moutons. Richard se met en colère et lui crie d'arrêter, que c'est interdit. En effet, nous devons nous considérer comme des invités dans une zone où le bétail et les animaux sauvages séjournent librement, et ne devons en aucun cas perturber cet environnement fragile. En outre, il y a beaucoup d'agneaux, c'est le meilleur moyen pour risquer l'accident qui ferait certainement le bonheur des vautours, mais enfin...
Mis à part ce trio, il n'y a pas foule sur le sentier, et nous pouvons admirer tranquillement le panorama aux couleurs changeantes, où les nuages laissent traîner leur ombre qui se déforme dans le relief. Le soleil éclaire plus souvent le lointain que notre sentier, mais tant qu'il ne pleut pas, il ne faut pas nous plaindre. Nous pensons beaucoup à Yann, qui s'est laissé entraîner par les autres à faire l'ascension du pic du Néouvielle, "un 3000" dont il voulait faire l'expérience. Nous sommes inquiets car il a dû faire deux ou trois petites excursions en montagne en deux ans, et le footing qu'il pratique plus ou moins régulièrement en période non estivale : il manque donc très probablement de forme physique. Nous nous faisons des reproches en nous disant qu'il aurait fallu insister pour l'emmener à Barroude, qui demande de l'endurance pour cette balade de 8 heures, mais pas d'effort violent, et ne présente pas de difficulté technique.
Nous nous trompons sur son compte. Son visage réjoui nous rassurera le soir. Il est passé comme un isard d'un rocher à l'autre, comme s'il était sur ses côtes bretonnes, et il a gardé un rythme lent mais régulier dans la montée, où il a parfaitement suivi les autres qui ont pris garde à ne pas le distancer. En trois heures ils étaient au sommet (de 8 à 11 heures), les névés plus étendus qu'il y a deux ans, mais de texture ferme et non verglacée, ayant permis de progresser plus facilement, couvrant les derniers gros rochers qui m'avaient tant ennuyée d'un manteau stable et régulier.
Pour revenir à Barroude, le temps se gâte de plus en plus. A notre arrivée au lac, le temps de chercher un gros rocher pour nous abriter du vent et manger, la pluie commence à tomber à grosses gouttes et très rapidement en averse très drue. Nous nous hâtons vers le refuge déjà bondé de gens et saturé en humidité qui s'élève des vêtements et des sacs. Des randonneurs se poussent un peu pour nous faire de la place à leur table. Nous sommes chanceux : tout un groupe avec de jeunes enfants reste debout puisqu'ils ne consomment pas. Nous étalons notre pique-nique et commandons un café au lait (très amer, mais agréablement brûlant). La population des randonneurs recouvre toutes les tranches d'âge, à part le bébé et la personne très âgée. Pourtant, cette balade est plutôt longue et toute en montée, surtout depuis Aragnouet, départ de randonnée plus direct vers Barroude, mais qui oblige à faire un aller-retour.
Le temps ne s'améliore pas. Nous décidons de repartir, bien couverts, Jean-Louis et moi de deux k-ways, et Richard d'une cape (des chemins de Saint Jacques de Compostelle) qui le fait ressembler à Quasimodo. Dès que le sentier nous permet de marcher de front, Richard commence à organiser avec Jean-Louis la veillée pour surprendre Yann et sa famille qui ne connaissent pas les secrets du mage que nous avions découverts à Lescun. Pris dans la discussion, nous oublions les intempéries et progressons d'un bon pas. Une fois le sujet épuisé, les deux hommes se mettent à parler des merveilles des grands nombres. Tout à leur mathématique, ils me distancent car je me mets à grapiller de gauche et de droite des framboises sauvages qui poussent en buissons épais sur les pentes proches du bas de la vallée. Elles sont petites, mais succulentes, et je me régale tandis qu'ils m'attendent près d'une demi-heure dans la voiture en écoutant les J.O. d'Athènes et en regardant la pluie tomber sur le pare-brise...
Il n'y a pas que moi qui aime les petites bêtes et les petites plantes : Yann aussi ! Il a profité des moments calmes (hors ascension du Néouvielle) pour les immortaliser avec l'appareil photo. Le dernier jour, les effectifs sont réduits en raison des départs, et en plus, le programme est multiple : Richard, Serge, Xavier et Jean-Louis font l'ascension du pic des Aguillous (ou Soum des Salettes) qui culmine à 2976 mètres ; j'emmène cet après-midi Jonath', Anna et Sammy faire du parapente ; Yann, Isabelle, Florian et Cécile s'en iront dans l'après-midi. Les premiers s'en vont dès l'aube, il incombe à ceux qui restent de faire les bagages et vider les chambres. Les enfants sont peu enthousiastes : ils n'aiment pas être pressés et n'ont aucune envie de marcher. Nous les emmenons néanmoins au lac d'Aubert (encore plus beau qu'il y a deux jours), et les enfants restent dans la voiture, au parking, à lire ou jouer de la guitare, tandis que Yann, Isabelle et moi faisons une dernière petite balade jusqu'au petit lac en contrebas du lac d'Aubert. Les marmottes sifflent de toutes parts et nous narguent, invisibles, alors nous nous rabattons sur les papillons, avant qu'Isabelle n'en aperçoive une qui nous fixe, curieuse, et nous observe autant que nous l'observons. Elle reste ainsi, hors de portée, un long moment, tandis que nous nous approchons au maximum, et ne s'enfuit qu'en entendant un groupe arriver, trop bruyant et remuant à son goût.
Après avoir mangé des sandwiches tous ensemble à Saint Lary, nous nous présentons au guide. Il évalue nos poids respectifs du regard, d'un air dubitatif, regarde les nuages qui fuient au-dessus du Pla d'Adet et déclare d'un ton catégorique que Sammy ne pourra pas voler, il est trop léger, ce ne serait pas prudent. Il demande plus précisément le poids de Jonathan et d'Anna : impossible de prendre le téléphérique pour voler comme prévu du Pla d'Adet, ils sont également trop légers puisque nous volons en biplace, avec une surface de voile très importante. Deux moniteurs nous rejoignent et proposent de nous faire voler depuis le côté opposé de la vallée d'Aure, à une altitude moindre, probablement moins ventilée, et nous décollerons et atterrirons au même endroit. Je donne mon accord, désolée pour Sammy, qui avait remplacé Florian au pied levé, mais c'est la sécurité qui prime. Je suis leur voiture qui fonce dans une petite route de montagne jusqu'à la piste pleine de nids de poule, de courte durée, heureusement.
Nous dominons la vallée d'Aure aux couleurs changeantes au gré du passage des nuages, parsemée de petits villages aux toits d'ardoise. Nous ne sommes pas très haut, mais de toute façon, nous n'allons pas descendre, mais monter en parapente, tellement le souffle d'air est fort. Cela nous change des deux fois précédentes où l'air était si calme que nous descendions trop rapidement à notre goût, simplement par l'effet de la gravitation. La suite est une histoire sans parole, où les photos parlent d'elles-mêmes (ci-dessous).
En ce qui concerne le groupe de marcheurs, ils nous raconteront plus tard qu'il faisait si froid au sommet (probablement une température proche de 0°C) qu'ils ont dû redescendre se mettre un peu à l'abri du vent pour pique-niquer. Xavier, sans doute fatigué par toutes ces marches, ayant mal dormi la nuit précédente, s'est tordu le pied en fin de randonnée, se roulant par terre de douleur. Il l'a trempé dans l'eau glacée d'un torrent pour éviter qu'il n'enfle et il a pu rejoindre courageusement la voiture.