bleu qui nous paraît vide, repérer un vol de passer
eaux minuscules, et les compter (50, 15,
200...) en un instant, puis noter sur des fiches ra
pidement avant de signaler de nouveau, au-
dessus de la forêt (là où arpentent les chasseurs)
la présence d'un épervier - qui chasse aussi -.
L'un d'eux nous confie : "Ce qui est merveilleux, c
'est de voir arriver des vols de Sibérie ou de
Scandinavie, et de savoir qu'ils viennent de si loi
n pour hiberner sur le bassin...".
Nous redescendons sur la plage : Richard a craqué,
il s'est mis en maillot et, malgré les
grosses vagues et le fort courant latéral qui entra
îne vers la passe, il va se baigner, c'est sûr.
Son enthousiasme est communicatif, nous sommes bien
tôt presque tous en tenue (sauf Nico,
Marie-Ch', et Pascale), et nous nous trempons avec
des cris de joie dans l'eau fraîche. Nous y
resterions bien, mais il faut songer à avancer un p
eu. Nous remontons sur les vélos, et
avançons en cherchant la voie cyclable : elle est i
ndiquée sur la carte, parallèle à la route, mais
nous ne voyons pas un seul panneau pour y accéder.
Il y a bien quelques passages
perpendiculaires sablonneux, mais ils ne semblent p
as y mener. Et bien si ! Richard s'engage
dans l'un d'entre eux, et nous voyons tout d'un cou
p un cycliste passer au fond, c'est bien là !
Il fallait le savoir... Nous voici de nouveau dans
la forêt, agrémentée de taillis d'arbousiers à la
fois fleuris, et avec des fruits verts et des fruit
s rouges parfaitement mûrs. Ce sont des arbustes
peu communs, dont les fruits mettent un an à arrive
r à maturation, et qui offrent aux insectes
de l'automne le suc de leurs fleurs blanches, et au
x oiseaux ces fruits granuleux, comme des
framboises ou des mûres, mais d'un volume double ou
triple, d'un goût douceâtre, sucré et
légèrement farineux : j'aime et je ne me prive pas
d'en déguster à chaque pause. Je crains
même de me rendre un peu malade, mais non, les arbo
uses sont très digestes ! Je m'attarde un
peu, tandis que Max m'attend plus loin, demandant s
i je suis la dernière (il ne veut pas que
l'un de nous se perde de nouveau !). Nous appuyons
sur la pédale pour rattraper le groupe,
quand soudain des coups de feu résonnent dans la fo
rêt, et nous entendons tout autour de nous
les plombs retomber dans les taillis : quels fous dangereux !
Nous ne nous pressons pas, mais comme nous avons pa
ssé un bon moment sur la plage en
début de journée, il s'agit de commencer à s'inquié
ter du déjeuner : nous ne sommes pas en
Espagne où l'on peut manger au milieu de l'après-mi
di sans problème. Pascale connaît un
endroit à Claouey. C'est bizarre, comme nous sommes
de l'autre côté du bassin, nous perdons
un peu notre sens de l'orientation (encore !) : nou
s avions la mer derrière nous, nous tournons
à gauche pour aller à Claouey, et nous retrouvons l
e bassin derrière nous aussi... (à droite) ???
Jean-Louis et moi sommes perplexes. Il faut dire, a
vec ces sentiers qui tournent, il y a de quoi
s'emmêler, non ? Le village est percé d'une large r
oute, on le sent équipé pour recevoir les
foules bordelaises. Un des restaurants sur le bassi
n semble très bien, mais il est complet, nous
avons oublié que nous sommes dimanche. Nous rebrous
sons chemin pour manger dans un
autre moins coté, mais le service n'est pas non plu
s le même, et nous y restons une éternité, à
tel point que les hommes se lèvent pour jouer au ba
by-foot en attendant la suite du repas !
La fin du trajet nous semble très courte, nous arri
vons très vite à Andernos, où nous déposons
nos sacs avant de repartir (toujours à vélo) au por
t pour y acheter des huîtres que nous
mangerons tous ensemble ce soir à la maison.
Des fo
uilles ont été entreprises près de l'église
au bord de l'eau : il s'agit d'un site gallo-romain
. Un groupe de touristes écoute le guide ;
quant à moi, ces murs tronqués et ces pierres épars
es ne me parlent pas beaucoup. Il y a foule
près des hangars où les ostréiculteurs proposent de
s huîtres de tout le bassin. Il semble que
âge se déplacent ici pour faire emplette et visite
r le village qui est très
animé. Lorsque nous reprenons la voiture, nous nous
trouvons pris dans le bouchon des
Bordelais qui remontent dans leur métropole après u
n dimanche sur le bassin. Nous faisons
demi-tour, et optons pour l'autre route qui longe l
a côte jusqu'à Facture, bien qu'il faille