Parapente à Accous

18 juillet 2002

Les 12 participants ayant passé leur baptême ce jour-là :

Cathy, Jean-Louis, Jonathan et Cédric CONSTANT; Eric et Max DUEZ; Anna, Sammy et Richard BISCAY; Mikel LADEVEZE, Manon LATEULIERE



 

Le récit de Cathy

Il ne faut pas trop s'attarder : pour faire déjeuner 19 personnes en peu de temps, il faut de l'organisation, car nous voulons être ponctuels à notre rendez-vous à Accous. Depuis le temps que je rêvais de voler à côté des vautours, il ne s'agit pas de rater le coche. Les enfants sont impatients aussi. Nous avons de la chance, la vue est dégagée, l'air calme, les conditions sont réunies pour une découverte agréable et sans risque d'un sport qui n'en est pas totalement dépourvu (bien que le parapente soit plus sûr, à ce qu'on dit, que le delta plane).

Il y a déjà du monde sur la piste d'atterrissage (un simple pré). Des voitures sont garées en bordure de la clôture, un petit stand tenu par une Anglaise distribue sandwichs, boissons et glaces, qui sont consommés à deux tables de bois ombragées par des parasols. Des balançoires et deux cages de foot permettent aux enfants de patienter dans un pré voisin en toute sécurité. Des parapentes conduits en solitaires atterrissent, des gens s'agitent autour, supporters, compagnons de vol ou moniteurs. Nous patientons un moment, ne sachant à qui nous adresser. Enfin, un homme s'avance vers nous. Le problème, c'est que nous sommes une dizaine, et que nous nous ajoutons au programme de l'après-midi.

En outre, les plus jeunes, très légers, ne doivent passer en principe que le matin de très bonne heure ou, à la rigueur, et si les conditions météorologiques le permettent, après 5 h du soir. Nous volons avec des parapentes bi-places, ce qui signifie qu'ils ont une taille supérieure aux monoplaces, donc plus de portance, et qu'il faut atteindre un poids suffisant pour descendre. Avec les poids-plume, il est nécessaire de voler avec une quasi-absence de vent, sinon ils resteront en l'air indéfiniment. L'autre raison, c'est qu'il n'est pas question de courir un seul risque avec des tous jeunes, ni de les effrayer, ce n'est pas le but, donc un air très calme est recommandé. Nous comprenons, mais cela signifie qu'ils vont devoir beaucoup attendre, avec la possibilité de ne passer que le lendemain matin si le vent tourne. Dur-dur ! Ils comprennent et acceptent : ils sont prêts à toutes les patiences pour s'initier à ce sport de rêve.

Richard veut être le premier, Cédric monte avec lui dans la voiture du chauffeur qui les conduit avec les moniteurs et le matériel au sommet de la colline, invisible d'ici, à une demi-heure environ de route. J-L et moi nous précipitons dans notre voiture avec deux appareils photos, le numérique et le mien, et les suivons. La route est étroite, le chauffeur, habitué, va très vite et nous avons du mal à les suivre. En outre, nous faisons halte dans la côte pour prendre un parapentiste qui fait du stop et souhaite être emmené au même point d'envol. Il nous explique qu'ils ne vont pas sauter immédiatement, le parapente doit être préalablement mis en place, nous aurons le temps de les voir partir. La route se transforme en piste, creusée de rigoles transversales pour éviter le ravinement par les eaux pluviales, bonjour les suspensions !

Après une demi-heure environ de route. J-L et moi nous précipitons dans notre voiture avec deux appareils photos, le numérique et le mien, et les suivons. La route est étroite, le chauffeur, habitué, va très vite et nous avons du mal à les suivre. En outre, nous faisons halte dans la côte pour prendre un parapentiste qui fait du stop et souhaite être emmené au même point d'envol. Il nous explique qu'ils ne vont pas sauter immédiatement, le parapente doit être préalablement mis en place, nous aurons le temps de les voir partir. La route se transforme en piste, creusée de rigoles transversales pour éviter le ravinement par les eaux pluviales, bonjour les suspensions !

Nous aboutissons dans un champ qu'occupaient visiblement des vaches récemment. C'est un sommet arrondi et débonnaire, pas de falaise ni de pente vertigineuse. Richard et Cédric finissent d'ajuster leur harnais qui leur servira de siège, le moniteur étale consciencieusement la toile et vérifie l'ordonnancement des câbles qui ne doivent pas être emmêlés, fixe le parapente à son harnais qu'il attache à celui de Cédric. Quelques consignes simples : il faut courir jusqu'au bout, jusqu'à ce que les pieds pédalent dans le vide, tenir le harnais au niveau des clavicules un moment, pour ne pas avoir la poitrine comprimée au moment du départ et pour pouvoir imprimer une traction au parapente afin qu'il s'élève, et se pencher légèrement en avant. Tu n'as pas peur ? Bon, c'est parti !

En un rien de temps, Richard s'en va et Cédric le rejoint un instant plus tard dans les airs. Les deux parapentes s'éloignent de nous à toute vitesse pendant que nous entendons Richard pousser un Hourrah! de plaisir et Cédric un You-Ouh!. Cela n'a vraiment pas l'air très sorcier ni très impressionnant. Ils évoluent vers l'avant, tournent et virent et, au moment de l'atterrissage, disparaissent à notre vue, cachés par une colline basse. Nous attendons que les moniteurs nous rejoignent avec Mikel et John qui prendront notre suite. Dans l'intervalle, d'autres parapentistes démarrent, en solitaires. Le parapente est fait de plusieurs toiles cousues ensemble de façon assez technique, qui sont très fines (une sorte de nylon recouvert sur la partie supérieure d'un enduit imperméabilisant). Les câbles sont de deux diamètres différents mais paraissent individuellement très fragiles, même si l'ensemble peut supporter un poids de 200 kg, je crois (peut-être davantage pour un bi-place).

Nous aboutissons dans un champ qu'occupaient visiblement des vaches récemment. C'est un sommet arrondi et débonnaire, pas de falaise ni de pente vertigineuse. Richard et Cédric finissent d'ajuster leur harnais qui leur servira de siège, le moniteur étale consciencieusement la toile et vérifie l'ordonnancement des câbles qui ne doivent pas être emmêlés, fixe le parapente à son harnais qu'il attache à celui de Cédric. Quelques consignes simples : il faut courir jusqu'au bout, jusqu'à ce que les pieds pédalent dans le vide, tenir le harnais au niveau des clavicules un moment, pour ne pas avoir la poitrine comprimée au moment du départ et pour pouvoir imprimer une traction au parapente afin qu'il s'élève, et se pencher légèrement en avant. Tu n'as pas peur ? Bon, c'est parti !

Ce qui est le plus étonnant, c'est qu'au départ, on ne tombe pas, comme on pourrait s'y attendre, mais on s'élève : c'est vraiment très différent de la sensation que l'on doit éprouver en parachute (que Richard et Eric ont pratiqué au service militaire). Je dirais même, sans exagérer, que cet envol donne une impression de liberté extraordinaire, d'autant que seuls deux à trois pas suffisent pour élever toute cette toile à la verticale au-dessus de nos têtes, et qu'il faut simplement un peu de force, de poids (et de technique) pour ne pas se laisser entraîner pendant ce court laps de temps intermédiaire en arrière (tant que le parapente n'est pas encore bien positionné et qu'il s'est légèrement élevé au-dessus du sol où il gisait, applati). Cet instant crucial, j'en prends conscience en voyant des parapentistes moins expérimentés démarrer, dépend pour sa réussite énormément des conditions atmosphériques : une rafale de vent dans un sens ou dans un autre, et c'est le risque de se voir rabattu ou emporté de façon incorrecte. Pour la plupart d'entre nous, pas de problème, le temps était calme et nous nous sommes envolé sans encombre. Par contre, Eric a vu quelqu'un avant lui qui a couru quelques mètres sans pouvoir s'envoler et a dû rabattre sa voile et remonter la pente. Eric a dû également attendre un moment que le vent se calme.

Ensuite, une fois dans les airs et que nous sentons un vent fort sur notre visage, le moniteur nous dit de nous asseoir sur le siège, bien au fond (il fait partie intégrante du harnais qui nous soutient et constitue une sorte de sac à dos volumineux mais très léger) : il est d'un confort extrême, et enveloppe presque tout le corps (sauf les jambes et les bras) d'une coque douce et ferme à la fois. J'ai la chance de m'envoler juste au moment où un couple de vautours percnoptères plane au-dessus de la colline. Le moniteur m'explique comment les différencier des vautours fauves, plus solitaires ou qui volent en troupe. Nous retournons vers la colline pour mieux les voir. Le parapente obéit aux injonctions des manettes avec une grande finesse. Cela semble très facile et je demande à essayer.

 

Lorsque nous sommes suffisamment éloignés du relief et que nous planons au-dessus de la vallée, il me laisse les commandes. Pour s'arrêter, il faut tirer ensemble les deux manettes vers le bas : la voile s'incurve, prend moins d'air, nous perdons un peu d'altitude et n'avançons plus (pour le voir, il faut prendre des repères en bas, sur le sol), et l'air ne fouette plus la peau du visage. Pour tourner vers la droite, je tire vers le bas la manette de droite et relève celle de gauche, en douceur ; vers la gauche, c'est la manoeuvre inverse : ceux sont des mouvements simples et naturels. Les moniteurs expliquent aux hommes un détail supplémentaire : pour éviter de perdre de l'altitude en virant, plutôt que de trop tirer sur les manettes, il est préférable d'aider le mouvement en se penchant, comme sur une moto, afin de continuer à profiter des mouvements ascendants et ne pas trop incurver la toile. Les enfants ne s'embarrassent pas de tant de détails, ce qu'ils veulent, c'est de la vitesse et du mouvement : Jonathan demande au moniteur de le faire descendre en spirale, préférant "faire des 360" que de voler longtemps.

Max passe en milieu d'après-midi. Le vent s'est levé, et le moniteur, qui doit s'interrompre avec nous pour s'occuper de jeunes qui effectuent un stage, va au-dessus de la forêt qui recouvre la montagne voisine pour vérifier les conditions atmosphériques. Mal lui en prend : le pauvre Max en a l'estomac tout barbouillé et profitera moins de son séjour dans les airs que nous. Je pense que le passage entre les deux montagnes et la présence des arbres créent des perturbations, mouvements de l'air courts ascendants ou descendants qui malmènent les intérieurs. Pourtant c'est là que planent très longtemps tout un groupe de parapentistes qui évoluent sous le contrôle du moniteur au sol qui communique avec eux par radio. L'un d'entre eux n'arrive pas à maîtriser son parapente, se rapproche trop de la montagne et se scratche entre les arbres : il s'en sortira avec des égratignures et un corps maculé de boue ! D'autres ne parviennent pas à sortir de cet espace et, au lieu d'atterrir dans notre champ, se posent à "l'hôpital", champ voisin de la route, et doivent être récupérés en voiture par le moniteur ! En fin d'après-midi, nous en voyons évoluer un autre encore, super-équipé, avec un fourreau pour garder les jambes à l'horizontale et une barre de manoeuvre au lieu des manettes habituelles. Il se dirige vers notre champ mais descend trop vite, il manoeuvre mal et atterrit en catastrophe et fort brutalement à quelques centaines de mètres de nous. Nous craignons qu'il ne soit sur la route, mais non, il se trouve tout prêt de la clôture barbelée dans un champ voisin. Quel manche !

En ce qui concerne l'atterrissage, je demande au moniteur qu'il se fasse en douceur. Ma seule appréhension dans cette histoire était de me refaire une entorse. Richard demande la même chose à son accompagnateur. Résultat, il atterrira carrément assis, tandis que moi, je me pose comme une fleur, sans une secousse. Il suffisait de demander ! Anna et Sammy lèvent leurs jambes à l'horizontale pour laisser leur guide faire tout le travail, et Jonathan s'étale de tout son long, entraîné par son élan...

C'est l'heure du stage. Les moniteurs doivent s'absenter. Ils reviendront pour s'occuper de la jeune classe. Nous sommes désolés de devoir tant attendre (ils ne nous avaient pas expliqué ces contraintes dès le départ) et il reste encore un adulte à passer. C'est Eric, qui va faire finalement l'objet de l'envie générale car il volera avec un membre du club non moniteur qui lui fait faire un grand tour de la vallée pendant près d'une demi-heure (nous, c'était 1/4 h-20 mn) tandis qu'il mitraille avec son appareil photo et ne demande même pas à conduire.

Finalement, les enfants passent également en fin d'après-midi, même Sammy, ultra-léger, par autorisation spéciale (il n'y a vraiment plus de vent). On entend hurler de joie les filles depuis le sol tant elles sont surexcitées : Anna et Manon nous hèle du plus loin qu'elles nous voient pour que nous admirions leurs évolutions. Chacun raconte ses impressions à l'arrivée. Tous (à part Max) sont enthousiastes et prêts à recommencer. A la question "Avec ou sans moniteur ?", les avis sont cependant partagés, les jeunes (et moi-même) avons envie d'un véritable apprentissage pour arriver à l'autonomie tandis que Richard et J-L montrent clairement leur désir de la sécurité en vol accompagné.

 

 


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